Quillard habitable de plaisance traditionnelle. Le bateau de l’architecte !
Long. coque / flottaison | 7.49 / 6.85 m | Voilure | 33.8 m² | ||
Largeur hors bordé / flottaison | 2.50 / 2.07 m | Moteur hors-bord | 8 ch | ||
Tirant d’eau | 1.15 m | Catégorie et équipage | C6 | ||
Poids lège / lest | 1 800 / 600 kg | Temps construction avec kit | 2 200 heures |
Avec ses 7.5 m, Pen-Hir reste un bateau transportable de la même façon qu’un Dragon dont il a le poids. Il est muni de deux pitons de levage pour qu’une grue de quai puisse le mettre à l’eau. Le mât est monté sur jumelles et se bascule avec les moyens du bord.
Les emménagements sont proches de ceux du Méaban, avec plus d’espace, une cuisine digne de ce nom et un espace toilette semi-fermé. Le mât est fixé à une cloison renforcée mais ouverte, laissant un bon accès au poste avant.
Un plan de dérive classique
Les yachts classiques ont une « quille longue » avec un gouvernail à son extrémité arrière. Sur les bateaux modernes, la recherche de performances et d’une surface mouillée réduite a conduit à monter un gouvernail séparé de l’aileron de lest. Dans le cas de Pen-Hir, j’ai envisagé cette solution, mais avec un tirant d’eau modéré et une quille tout de même assez longue pour assurer la stabilité lors d’un béquillage, comme on le pratiquait dans les années 70. Pen-Hir doit pouvoir échouer dans les petits ports et échapper aux marinas modernes. On peut calculer assez bien la résistance hydrodynamique due aux appendices d’une carène et il m’est apparu que la quille longue (un seul appendice) ne représente pas un supplément de résistance significatif en comparaison de solutions modernes à 3 appendices (quille et deux safrans). La quille longue a aussi l’avantage d’une grande efficacité à petite vitesse et facilite les manoeuvres à la voile dans un espace resserré. En définitive, un plan de dérive traditionnel mais compact, avec la barre au milieu du cockpit et une bonne surface de voilure, reste un excellent compromis pour un bateau dont on attend un échouage sûr, sans nuire aux performances. En outre cela réduit considérablement le risque d’avarie de gouvernail. Noter qu’à la demande du client, on peut facilement adapter le tirant-d’eau aux conditions locales de navigation. Lors de ses premières navigations, Pen-Hir a démontré la justesse de cette analyse. Ses performances au près sont exceptionnelles et la barre reste douce en toutes conditions.
Une structure en contreplaqué découpé numériquement
Comme beaucoup d’autres de mes plans, la structure de Pen-Hir est constituée de cloisons transversales et longitudinales (y compris le voile de quille et l’essentiel des aménagements) imbriquées. Voir ici le shéma de construction. Cela a permis au chantier Icarai à Cherbourg d’avoir une coque prête à border 2 semaines seulement après réception des panneaux de contreplaqué découpés sur machine à commande numérique. Le bordé de fond est constitué d’un seul panneau développable ; les bouchains et les flancs de deux plis de bois moulé de contreplaqué de 6.5 mm.
Développement durable en construction navale
Le chantier Icarai et moi-même avons décidé de construire le premier Pen-Hir dans une logique de développement durable, à l’opposé des pratiques actuelles qui font la part belle au polyester, dérivé du pétrole. Nous avons d’ailleurs lancé un programme de recherche-développement-innovation avec l’aide d’Oséo et du conseil régional de Basse Normandie. Ce programme porte surtout sur la durabilité en envirronement marin des divers contreplaqués utilisés pour construire des bateaux. Un des points majeurs a été d’exclure toute utilisation de bois exotiques : okoumé, acajou, teck… Ce premier Pen-Hir est construit avec du contreplaqué de bouleau finlandais de haute qualité, particulièrement respectueux de l’environnement. Pour le bois massif, on utilise du chêne, du pin du Nord (intérieur) et du Pin d’Orégon (mât et espars). Les finitions chêne verni du Pen-Hir lui donnent une très forte authenticité. Bien sûr une autre choix d’essence de bois est possible, suivant les goûts de chacun.
Propulsion électrique ou thermique
Dans le même esprit écologique, j’ai opté pour une propulsion électrique. Elle est basée sur le nouveau propulseur hors-bord « Torqeedo cruise R » de 2 kW qui donne une poussée équivalente à un 6 ch thermique. Ce moteur est muni d’une commande à distance placée devant le barreur. Le moteur bascule lors de la navigation sous voile, supprimant toute traînée (une hélice fixe fait perdre de l’ordre d’un demi-nœud). Il est alimenté par 4 batteries de 100 AH, placée sous les couchettes avant. Ces batteries permettent de parcourir 20 milles à 4 nœuds par mer calme. Le moteur étant surtout destiné aux manœuvres de port et à un éventuel retour sans vent, on peut naviguer plusieurs jours avant de passer une nuit à un ponton pour recharger. Une éolienne amovible à axe vertical peut être montée sur le balcon avant pour les bateaux qui auraient leur mouillage habituel sur corp-mort. Elle suffit à maintenir les batteries chargées pour les navigations de week-end.
Le puits moteur peut aussi recevoir un moteur hors-bord thermique, au choix du client.
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